mon CR commence le vendredi soir ou je me tape 7h de bagnole juste après une grosse journée de 11h de merde au boulot, arrivée à Pau à 2h du mat tout le monde roupille déjà et plus de bières dans le frigo les salauds !
le temps d'aller récupérer les dossards le samedi et d'upgrader les 3 lascars en vague 0 grâce à nos très bonnes relations chez ASO et de fumer la CB dans le village départ, nous voila rendu dimanche matin pour le réveil à 5h15 a.m, d'enfiler un sportdej de chez overstim, de boire un cuissard court et de bouffer les chaussures, on sort de l'appart à 6h15, Pau s'éveille, il fait encore nuit et les filles de joies sont toujours sur le trottoir, dommage pas le temps de s'arrêter et de toutes façon elles ne prennent pas les tickets resto...
en place dans la première vague à 6h30, déjà 500 gars devant depuis 5h00!!! des grand malades, le premier cols est au bout de 70 bornes donc pas d'affolement
7h00 départ donné par François, pas flambi, non l'autre, Bayrou
je me replace assez vite en frottant gentiment (on est quand même sur une cyclo faut pas déconner) et arrive en tête du peleton au bout de 7 bornes, pendant un bon moment je commence à m'inquieter ne voyant pas les ECOVmen remonter devant mais finalement tout le monde sera placés au bout de 15 bornes
1ères surprises la 1ère partie du parcours est loin d'être plates avec une successions de petit taquets qui annoncent tout de suite l'état de fraicheur des cannes, pour ma part elles sont lourdes et manques cruellement de jus, je me dis qu'il est tôt et que ça ira mieux plus tard... perdu
on attaque la première bosse répertoriée, la côte de Bénéjacq reconnue la veille en récupe, ça commence plutot tranquille mais sur le haut Ruffaut pose un sac, Pouly et Nicolas Roux (le vainqueur 2013) vont le chercher et c'est parti pour une belle partie de manivelle
derrière les 4 hommes de tête partis dès les premiers km on retrouve un groupe d'une quinzaine avec tous les favoris puis un autre d'une autre quinzaine avec surement des hommes fort, ça fait 30, ça fait trop, je sors tout seul, me fais la peau et rentre seul sur le contre du contre, avant de me faire recontrer à nouveau, retour dans le peleton
on se regarde avec Chris en se demandant quoi faire, Jumper (qui à basculé Bénéjacq dans le premier peleton) veux nous filer un coup de main mais je lui dit d'attendre encore un peu, choix judicieux mais terriblement chanceux puisque finallement le groupe de contre est trop nombreux et personne ne veux griller ses cartouches avant le Tourmalet, retour du peleton, on a frisé la correctionnelle sur ce coup
ensuite ca va rouler tranquille jusqu'a Bagnère de Bigorre, seul un breton avec des mollets énormes et un sac à dos type doggy bag pour mettre les chaussures ou les casques et une allure d'aviateur des années 30, une tête pas forcément très cathodique (si si incroyable le mec j'ai son nom si vous voulez il cours en 1ère FFC) décide de sortir, il va même rentrer sur les 4 de devant (une force de cheval de troyes dans l'aube)
pieds du Tourmalet, Pouly comprends qu'il y a le feu au lac puisque on ne reprends rien au quintet de tête, il se mets à visser dès les premières pentes et le peleton encore conséquent (une bonne centaine) explose sous son impulsion, Jumper le premier se relève afin d'éviter tout risque de surchauffe moteur, ils sont environ 20 dans le premier groupe et on se retrouve une vingtaine dans le 2ème avec Chris, puis 1 par 1 éparpillés, il commence à pleuvoir et le brouillard devient de plus en plus épais
à 3 bornes du sommet je suis obligé de laisser partir le Chris et me demande vraiment pourquoi je n'ai pas monté un 25 dents
, impossible d'emmener le 23 dans ce foutu talus, je bascule avec 1min de retard sur Chris et entame la descente à l'aveugle car on y vois carrément plus rien et la pluie fine est devenue déluge, des rivières coulent sur la route, premier virage je manque d'écraser 3 gars tombés juste devant moi, c'est une vrais patinoire
au bout d'une borne de descente à 23km/h j'ai l'impression que ma direction vient de lacher et mon cadre fissuré au niveau du tube horizontal, je veux m'arrêter mais comprends assez vite que ce sont juste mes bras qui font tordre le vélo dans tous les sens, de la folie, un des pires moment de vélo que j'ai pu connaitre,
en bas de la descente j'ai mal à la mâchoire à cause du claquement des dents
en bas dans la vallée ont se regroupe à une vingtaine de gars (à peu près ceux du 2ème peleton formé dans la montée), on a repris Chris aussi dans l'histoire
on vire à droite et c'est le pieds d'Hautacam bondé de monde on se croirait sur une étape du Tour (bon en même temps ils n'ont rien inventé pour le nom), on vire pour la 40ème place à peu près, tout va se jouer ici entre ceux qui ont gardé du jus et ceux qui vont couler une bielle
je commence aux cotés de Chris mais au bout de 2 bornes (à 11 bornes du sommet) je comprends immédiatement mon destin pour cette montée, ça sera gruppetto, incapable d'emmener le 23 à bout de force, rien dans les cannes
la suite va se résumé à l'autre pire moment de vélo (en montée cette fois), à la ramasse complet, j'hésite même à faire demi tour au moment d'aborder la banderolles annonçant arrivée 6km ou la pente est vraiment raide, une vrais saloperie, surtout quand le moteur est coupé
je fini quand même en ayant perdu plus de 50 places en 10km (91ème au final), mais comme disent les américains "c'est la vie!!", je retrouve Chris arrivé depuis 8 minutes !!! en haut qui a galéré lui aussi (50ème), sa place est dans les 20 dans un jour normal
Jumper arrive seulement 4 minutes après, en s'étant relevé dès le pieds du Tourmalet, pour un mec qui est pur sprinter à la base, qui est non licencié cette année, qui n'a pas pris le départ d'une seule course et qui s'entraine 1 fois tous les 15 jours je dis juste AMAZING, le nouveau Jumper est arrivé, avec une super montée d'Hautacam (devant Chris, 7 minutes dans ma face)
6 minutes plus tard GG arrive à son tour, rincé au propre comme au figuré, lui aussi n'est pas à sa place
Au final si on prends le coté objectif, 18 heures de bagnoles, un paquet de pognon dépensé, sans avoir pu admirer le paysage magnifique des Pyrénées, et sans s'être fait réellement plaisir dans l'effort pour 3 d'entre nous pour cause de "jour sans", effectivement ça ne pèse pas lourd
Mais si on prends le coté concret, à refaire 10 fois sans hésiter pour le coté aventure, guerrier, pour l'organisation impeccable d'ASO, pour les cols de légendes, pour les 94 nations présentes au départ, pour l'ambiance unique de cette cyclo, pour les routes fermées à la circulation, pour LABARRE de rire permanente pendant tout le week end, pour le foie gras, le vin blanc et le canard à l'ancienne du dimanche soir, pour les litres de bières post course, pour le kompkeeper
, pour les tchoutches impecables, pour la raclette derrière le frigo, pour la tournée des bars palois, et pour tout le reste, on est gagnant
l'an prochain on joue à domicile mais dans 2 ans --> Pyrénées II , round 2