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SUJET : Gérard fait : Dijon Clairvaux Is-sur-Tille
Gérard fait : Dijon Clairvaux Is-sur-Tille il y a 10 ans 2 mois #30282
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Je transmets sur ce forum le compte-rendu que Gérard a fait de son récent périple au départ de Dijon :
Dijon Clairvaux Is-sur-Tille
Quatre étapes pour mes liaisons à vélo Mardi 5 août 2014 Levé une heure avant (4h du matin) mauvais réglage du réveil. Arrivé à 5 heures à la Part-Dieu ne comprenant pas que mon train n’a pas de numéro de quai, c’est trop tôt me dit un voyageur en attente. C’est là que j’aperçois seulement mon erreur. Bon départ en train, vélo suspendu devant moi. En gare à Dijon à 8h 16. Pénible sortie de la ville en direction de Plombières qui m’autorise une liaison réalisée avec Marco lors des sources de la Seine mais je me trouve hors de mon trajet ; retour et recherche parcours. Aperçu la pancarte de la visite du Puits de Moïse célèbre sculpture et longé la base nautique du Chanoine Kir. Enfin sur l’itinéraire d’Is-sur-Tille. Visite de ce village et un café au bistrot de la place. Puis route de Grancey-le-Château ; arrêt bien avant Recey-sur-Ource à une aire de bord de route pour me ravitailler avec ce que j’ai emporté de la maison. Un puissant camion semi-remorque bleu-ciel s’arrête à côté de moi et le chauffeur de sortir son manger ; après discussion je lui demande de me klaxonner deux fois lorsqu’il me rattrapera pour se dire au-revoir. C’est ce qu’il fera en me doublant correctement et en se saluant à l’aide de son haut rétroviseur. J’ai téléphoné à mon gite pour un repas et une chambre ce soir; étant parti un jour avant. Traversé des villages aux noms de Templiers mais rien vu de significatif, à approfondir… Beaucoup de forêts et toujours en Côte-d’Or d’après les bornes et pas un seul carré de chocolat, il n’aurait pas fondu aujourd’hui… J’approche de la région Champagne-Ardennes. Longue ligne droite en direction de Montigny-sur-Aube. Dans les temps et peu de fatigue. Un coup de téléphone tinte dans mon sac à dos, je l’enclenche pour entendre François du tennis me demandant de venir au club jouer aux cartes. Je lui réponds où je me situe. J’arrive à Clairvaux et je suis surpris d’une gendarmerie en ce lieu isolé mais réalise devant les hauts murs que je longe une prison des plus sévères par les crimes commis. Impressionnant ce silence et la disposition des bâtiments et ce toit de mirador….Saint- Bernard en hauteur sur une bute bras ouverts veut dans sa charité leur apporter soutien et aide spirituelle. L’ancienne abbaye détruite par la Révolution est rénovée par une association. Une dépendance destinée aux Sœurs permet aux familles des prisonniers de se loger lors de visites. A la chapelle Sainte-Anne une chorale féminine donne de la voix et sur les carreaux d’entrée sont collés des affiches syndicales du personnel pénitencier. La visite demande une pièce d’identité pour accéder à la vieille prison inoccupée. Je vois un fléchage indiquant la voie de la Francigéna ce chemin qui part de Londres à Rome et pense à Jacques-le-charbonnier qui souhaite que l’on fasse un bout ensemble de cette randonnée. Avant de regagner le gite à 4 km je vais à la fontaine St-Bernard dans la forêt dense de Clairvaux. Merveilleuse route forestière et délicieux havre de sérénité cette clairière. J’ai apprécié l’écriteau en bois vantant par le moine Guillaume la tranquillité et les bienfaits de ce lieu pour le travail et la prière. En avance dans le village de Lonchamp-sur-Aujon ; longue attente pour le retour de Chaumont de la dame du gite ; c’est le patron- il est artisan- qui me recevra et m’installera. En attendant j’avais tourné et discuté avec les gens du village ; leur café du nom « Bleu marine » m’a interrogé et amusé. Soirée déjantée puisque j’ai souhaité manger tardivement avec les autres hôtes. Les quatre alsaciens en chantier pour un tunnel en armature métallique recouvert d’une bâche plastifiée épaisse avaient déjà consommé de la bière et cela à continué abondamment encore avec moi le cyclo. Le repas hélas c’est mal terminé car deux d’entres eux en voulant donner à manger au chien « Caramel » se sont fait mordre sérieusement et Daniel le propriétaire a dû les emmenés aux soins à l’hôpital de Bar-sur-Aube. Riche journée réussie, commencée très tôt, dans ma moyenne et plein d’occupations (à dire à Danièle) ; le temps mitigé a laissé place à davantage de soleil car cet été est dès plus pluvieux. Mercredi 6 août 2014 Bon petit-déjeuner au petit soin, je peux pédaler rassuré sous un ciel menaçant sur le tracé de ma deuxième étape. La fraîcheur m’oblige à mettre mes manchettes. J’arrive à Colombey-les-Deux-Eglises, dominante, la Croix de Lorraine en granit me l’annonçait bien avant. A l’entrée du village sur ma gauche je retrouve les murs de la Boisserie et la croix de pierre ; les visites commencent et je ne peux pénétrer gratuitement. Au cimetière (où se pressent avec gerbes beaucoup de sympathisants aux dates anniversaires du Général…) je suis contemplatif face à cette dalle simple et cossue de la famille défunte. Je remarque que leur fille Anne née en 1928 et décédée en 1948, correspond à la naissance de maman et de la mienne; j’imagine aussi que le calcul mental dans tous les cimetières doit être maintes fois répété en silence par les passants anonymes devant les tombes ; c’est surement des quatre opérations la soustraction qui l’emporte … Je repars pour un autre village du nom de Cirey-sur-Blaise où se dresse le château longuement habité par Voltaire, de crainte d’être « embastiller » à Paris, chez son amie la marquise du Châtelet. Cette bâtisse était en filigrane sur nos anciens billets de 50 Fr nommé « un Voltaire ». La grille et les visites du château sont fermées, je l’aperçois mais pas en plein panorama, obstrué par des bosquets et le léger monticule du parc… Direction le bourg de Dommartin-le-Franc pour apprendre que dès le moyen-âge c’était un lieu métallurgique par des bas et des hauts-fourneaux mais là aussi le musée est clos il est 11heures du matin. La production de fonte n’était pas négligeable et les forges environnantes devaient tambouriner fort dans les vallons. La petite pluie fine s’annonce, je fonce dans ce relief pénible par des successions de creux et bosses à la petite ville de Joinville traversée par un bras de la Marne. Berceau des Ducs de Guise la ville est également riche d’histoires de la septième croisade et de certaines reliques rapportées. En statue sur la grande place, Jean sire de Joinville proche de Saint-Louis fût grand chroniqueur de son temps. Je remonte la Marne comme le titre d’un roman fort apprécié de Jean-Paul Kaufmann; je dois en partie à cette lecture cette randonnée cyclotouriste puisque j’ai aussi la source à découvrir. La pluie devient persistante j’accélère pour manger à Vignory mais je me laisse tenter vers Donjeux à rouler un instant le long du canal de la Marne à la Saône, vert et sali par des herbes. Pas un bateau de plaisance sur l’eau, je passe un pont canal enjambant la rivière… Je peste encore devant une montée à Pervenchères-sur-Marne mais j’arrive à Vignory pour me mettre à l’abri sous le lavoir couvert, décoré de personnages d’époque à la tâche en ce lieu. Auparavant je suis rentré visiter l’église romane Saint-Etienne. Retour, la pluie a cessé je plie le vêtement protecteur et retourne pour les 40 derniers kilomètres. Arrêt de nouveau au mémorial et des détours dans Colombey à la recherche d’une boulangerie. Rien, direction le gite en me rallongeant sur le final et heureux d’avoir fait mon parcours sans avoir à l’écourter par le mauvais temps. Sur le haut du village je devine le chantier fini de ce tunnel, un engin forestier est même garé à l’intérieur ; arrêt et discussion. Ils étaient tous présent à leur travail ce matin de bonne heure, certains bandés et agrafés et sont repartis dans la belle Porsche du patron Etienne en Alsace. Au retour mon plateau eau minérale sirop de fraise est servi aves des biscuits. Et au repas j’aurai droit à la spécialité locale, l’andouillette de Troyes. Jeudi 7 août 2014 Troisième étape, peu de douleurs musculaires et pas eu de crampes durant mon sommeil. Après le copieux petit déjeuner je pars avec un sandwich préparé et le croissant du matin ce qui m’assure du secours. Je retraverse Clairvaux et sa forêt. De Fontette j’admire le vignoble aubois qui a obtenu dans le passé, après des révoltes et batailles parlementaires, l’appellation « champagne ». Les deux Bars ont été des lieus virulents dans les années 1911. Ravi de voir ce paysage de coteaux alignés et bien entretenus à l’écart des grandes routes…. Le pittoresque village d’Essoyes que je prends soin de traverser au ralenti est rendu célèbre par l’installation en son temps du peintre Jean-Auguste Renoir. Je vois sa maison aux volets bleus clair, plus loin un musée situé au bord de l’Ource est destiné à lui et à son fils cinéaste. Au cimetière au-dessus du caveau familial son buste nous dévisage. A certains endroits du village sont posés de gros chevalets figurants ses représentations de tableaux… Je redémarre en mettant le cap sur Les Riceys, encore des forêts et je plonge sur la seine à Gyé ; il est curieux de traverser un fleuve avec encore un débit de rivière qui deviendra large et imposant au fur et à mesure de sa graduelle descente à la mer. De somptueuses propriétés de vignerons proclament le fruit de leur entreprise…Aux Riceys c’est compliqué il y a trois villages pour un ; il y a des églises mais certaines sont en état d’abandon. Les cantonniers m’ouvrent celle où Napoléon avait déjà remis de l’argent pour une restauration partielle. La nef a bien le blason impérial l’attestant. A l’office du tourisme on me confirme que les « cadoles » en pierres plates ne sont pas sur les côtés de route mais au milieu des vignes servant d’abri. Les Riceys ont la particularité de produire entre autres un bon rosé (AOC)…. Dans cet entrelacs de ruelles je me dirige à Celles-sur-Ource à l’éventuelle rencontre d’un producteur de champagne, fournisseur de mon ami François. Il est 12heures passées et je crains de déranger effrontément la famille Gerbais. Face aux bâtiments, la maison d’habitation à les volets fermés mais par chance inouï un monsieur de bonne allure tourne une clé à un portail, je lui demande s’il est Mr Gerbais et dans un sourire commun il me confirme qu’il est bien le propriétaire des lieus… Je suis reçu chaleureusement et il prend de son temps à me parler de François client depuis trente ans…que Jacques Anquetil prenait sa commande parmi les nombreux producteurs du village. Longue discussion en appréciant les trois verres généreux de son champagne ; en se quittant il aurait tant voulu que je puisse ramener une bouteille de son cru dans la sacoche; et moi je l’aurai déposée fièrement à mon club de tennis. Je quitte les panneaux représentant la parcelle Untel et la Cave Tel-Autre, direction Bar-sur- Seine par l’indication reçue; la route est gravillonneuse mais pas de dérapage. Un coup d’œil à ce centre ville pour la maison Renaissance à pans de bois… Maintenant plein nord en frôlant à gauche la forêt d’Orient; les villages traversés sont Armance, Trannes par où passait la « voie Agrippa » de Lyon à Boulogne, Arsonval qui me fait beaucoup penser à une grande place de Lyon… Est drôle aussi de voir les nombreuses publicités du personnage « Nigloland » en forme d’hérisson qui est leur parc d’attractions genre Wallibis chez nous. J’entre à Bar-sur-Aube et de suite la gare m’acheter un billet de train pour le lendemain et contour de la ville à sens unique qui me déboussolera pour en ressortir. Cela me permet de bien voir les ruelles et le halloy de l’église Saint-Pierre… A la fin de mon étape je remplis mon bidon au village de cristallerie de Bayel dans un local où joue à la belotte des, des,.. des retraités, comme moi ! Proche de Clairvaux je pénètre dans un vieux site de forges abandonnées avec une cité ouvrière habitée le long de la départementale. Je termine en me rendant de nouveau à la fontaine Saint-Bernard en croisant un crossman ; retour au gite avant la pluie. Pas mouillé, rien à séché ; chance ! Au dîner nous savourons les belles tomates farcies sorties du four. Vendredi 8 août 2014 J’ai souhaité partir plus tôt et après avoir soldé le séjour il n’est que 8h30 quant je dis au revoir à Marylin et quitte Lonchamp-sur-Aujon. Encore une bonne cadence en ce matin frais, les nuages en vrac, gris, noirs laissent peu de place à du bleu et du soleil, enfin progressons sur les routes du retour ; il y a des horaires à tenir. Châteauvillain premier gros bourg à circuler autour des anciens remparts ; le parc aux daims un peu éloigné est abandonné, dommage ces espèces sont bien sympathiques à regarder dans le paysage. Direction Arc-en-Barrois en me trompant de route cela me rallonge ; tête dans le guidon j’ai pas remarqué le premier carrefour…La curiosité à s’attarder est la cascade pétrifiantes d’Etufs dans la vallée de l’Aube ; bien indiquée je rentre dans le parc boisé, je salue un monsieur sur sa tondeuse, et à l’arrière du château de façon bien délimitée on peut approcher les vasques superposées où l’eau rebondie en courte cascade ; je réponds de là à Jacques que ce soir je ne suis pas disponible pour le double. L’Aube est agréable a remonter et maintenant Auberive qui c’est agrandi à son avantage autour de l’abbaye cistercienne. Je me ravitaille à l’épicerie et mange à l’extérieur sur le banc, dos au Palais Abbatial. Un client m’affirme que ce gigantesque réservoir sombre au-dessus n’est pas pour nous, il me rassure. Il est 13h dans les temps pour mon train de 16h21 à Is ; tant pis je renonce revoir la belle ville de Diderot. A Saint-Geosmes je ne passerai qu’à 3km et ma liaison Luxembourg Lyon sera acquise… Je fatigue à en finir avec le plateau de Langres, je laisse à droite et à gauche des sources de rivières qui s’échappent beaucoup à l’ouest…Maintenant j’enjambe une autoroute c’est la preuve que je quitte des hautes régions forestières et sauvages pour un relief plus doux, campagnard et agricole… Je tiens à voir la naissance de la Marne proche de Langres que je baptise « rivière guerrière » par le conflit et la souffrance de 1914. A l’aide de ma carte routière et de mon orientation je ne perds pas de temps à la dénicher au creux d’un vallon accessible par les marches et le chemin balisé. Des bornes explicatives donnent la nature de la géologie et la formation des sols alentours. Essoufflé vélo en mains j’arrive à la grille d’où sort en filet cette Marne de mon roman ; l’écoulement est si faible que la petite rétention d’eau cherche sa feuille de route. Je remplis mon bidon de manière horizontale pour consommer cette eau limpide. Dorénavant plus de halte, maman m’a appelé disant que des orages me sont prévus et je ne tiens pas à me changer dégoulinant dans le TER pour Dijon. Je continue sur mon itinéraire en ne m’éloignant très peu du canal de la Marne que j’ai retrouvé ; le vent du sud souffle fort et m’amène la menace de pluie ; je prévois que cela tiendra encore une bonne heure…Til-Châtel est sur ma droite mais je reste sur le contournement pour rejoindre la gare située à l’entrée d’Is-sur-Tille. Je joins ma mère pour son appel mais son téléphone est occupé, flûte !… Un monsieur sport et élégant m’ouvre la porte de la gare et se dirige au guichet. La correspondance pour le TGV de Paris lui sera difficile, notre train à un léger retard, je lui propose mon vélo pour aller plus vite…Ensemble sur le quai nous nous abritons et échangeons. Il se présente simplement comme étant le directeur de l’ONG de la Croix de Malte ; à Dijon-ville nous nous séparons… Le téléphone est toujours occupé, bizarre !...Je serpente dans la ville de Dijon revoir les principaux monuments, le Palais Ducal et dans sa cour la statue de Claus Sluter sculpteur, au square l’ours polaire de Pompon, et de retourner à la gare prendre le train pour Lyon-Part-Dieu. Du compartiment, c’est toujours occupé chez maman, et zut ! Il va falloir que je fasse un crochet une fois arrivé… Je ne suis pas trop dans l’inquiétude et me laisse mener… Je réalise en allongeant enfin mes jambes avoir bien pédalé dans des départements encore existants et de ressentir toujours un plaisir à ce que je découvre et rencontre… 15 août 2014 Le téléphone était encore mal raccroché, ouf ! Ylan et sa maman Merci mes enfants…. Mardi 5 août Dijon Is-sur-Tille Grancey Montigny/Aube Clairvaux Lonchamp-sur-Aube 155km Mercredi 6 août Longchamp Colombey Cirey Joinville Vignory Colombey Longchamp 131km Jeudi 7 août Longchamp Essoyes Les Riceys Vandeuvre Trannes Bar/Aube Clairvaux 144km Vendredi 8 août Longchamp Arc-en-Barrois Auberive St-Geosmes Longeau Cusey Is/Tille 150km Avec aller retour Lyon-part-Dieu (12km) Liaison à Les Riceys avec abbaye de Molesne 8km Route des lavoirs (Rand/perm ffct) juin 2006 |
Pascal Durand
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