Voici donc un compte-rendu un peu plus etoffé et complet de cette semaine incroyable. Je le fais en partie pour moi, histoire d’avoir une trace écrite pendant que c’est encore frais, et à laquelle me référer plus tard si besoin. Donc ça risque d’être long!
Je ne me souviens plus exactement de quand j’ai décidé de franchir le pas et dépenser la somme assez exhorbitante pour l’inscription, mais ça ne devait pas être bien longtemps après le début des inscriptions, car j’avais peur que tout soit complet très vite. Je me suis dit que c’était le genre de truc que l’on faisait une fois dans sa vie, qu’il valait mieux le faire en étant encore jeune pour en profiter au maximum, et que cette année serait idéale car j’aurais le temps de m’entrainer correctement, qui plus est dans de vraies montagnes et non plus sur les collines anglaises.
Je n’avais pas d’équipe, je voulais essayer de me mettre dans une équipe compétitive, mais j’ai laissé ça à trop tard, et l’organisation m’a affecté à une équipe composite, dont les autres membres n’ont pas daigné fournir leur email, ou répondre aux notres. Je trouvais ça un peu dommage, et quand moi et Mavone80 on a été en contact avec Peter Pouly, vainqueur des deux premières éditions, suite à la commande d’une tenue Singha Thailand pour Mr80%, j’ai tout simplement écrit à Peter en lui proposant de me joindre à son équipe, en lui joignant un lien à mon Strava et lui faisant part de ma motivation et ambition d’un top 10. J’avais quand même prévu mon coup, et fait une bonne montée d’Yzeron avec mon capteur de puissance la veille, et il m’a répondu dans la journée en acceptant, sans autres questions, content de rencontrer qqn de sa région (il est de St Etienne). Dans le team figurent aussi Alex, son jeune protégé de 21 ans qui court en pro en Thailande, Nicolas Raybaud un habitué des cyclos, et deux clients de Peter venus découvrir la France. Ca démarrait bien!.
Nous voici donc samedi après-midi à Genève, bord du lac sous une chaleur étouffante. Je connais bien la ville pour avoir habité à 15km pendant 10 ans. Valise de 120 litres en main, avec son ensemble cuissard/maillot Lemarq, photo faite, le gars du contrôle technique remarque un éclat devant mon casque, dont je n’avais pas connaissance – probablement occasionné en transport, car jamais eu de chute avec. Au début il ne veut pas me laisser passer, mais en négociant je lui promets de me trouver un remplacement. Il est 17h30 et je fais les deux magasins proches que je connais, tous fermés. Un pote qui habite tout près m’indique un nouveau Veloland, à l’autre bout de la ville. Fermé lui aussi. Je passe chez lui qu’il me prête un vieux casque, bien lourd et moche. Enfin ça ira. Conférence dans un hôtel luxe des berges du lac, où on nous annonce qu’Emma Pooley ne sera pas là pour raisons de santé (dommage), pasta party (=box de pates, nul) et direction le bunker nucléaire, à qq km. Expérience intéressante, chaleur étouffante, détecteurs de fumée désamorcés par nos soins car trop sonores, couvre-feu à 22h30.
Etape 1 – Genève/Mégève, 152.5km, chrono 128km, 2957m d+, 29.6km/h, 153bpm
Aux aurores on file vers le jardin anglais pour un ptit déj fourni par Casino et vraiment pas terrible (le pain c’est des petits pains style cafétaria, de la veille). J’ai pas eu le temps de voir Peter et les autres de l’équipe hier, ils me passent la tenue mais c’est un peu tard alors je roulerai en tenue Haute Route. On part direction Thonon, en convoi neutralisé derrière voitures, à 25km/h pendant près de 2h, les mains en permanence sur les freins. Je ronge le mien de frein, håte d’en découdre avec cette première étape, la seule dont les routes me sont plus ou moins familières. Enfin on passe Taninges et l’étape commence réellement avec le col de l’Encrenaz, montée méconnue et irrégulière, avec qq portions de descente. Le train est bon mais pas d’attaque, mis à part deux gars qui sont partis avant le pied.
On passe le sommet dans un petit peloton d’une trentaine. La descente est marrante, dangereuse diront certains, vaut mieux pas être dans un gros groupe. Le petit peloton s’étire mais se regroupe en arrivant à Morzine. Là au rond-point c’est direct la montée de Joux Plane. Pour l’avoir faite récemment je sais que les pourcentages les plus forts, qui me conviennent, sont en bas, et passe direct en tête en imprimant un bon petit train. Me retournant discrètement je vois que personne ne suit, alors j’accélère imperceptiblement, jusqu’aux lacets plus haut où j’estime l’écart à déja près de 2min! J’aurais préféré ne pas être seul, mais raisonne que si je me fais rattraper par un contre vers le sommet ce serait idéal, car je n’aime pas les attaques trop rapides en montée. Je rattrape le dernier survivant de l’attaque, cramé, puis avant la dernière portion bien raide, aperçoit deux hommes qui ont l’air de remonter très vite. Je croise les doigts pour que ce soit mes deux coéquipiers, et un peu plus loin suis rassuré à la vue des deux hommes verts de Thailande! Mais je suis dans le dur et ne voudrais pas qu’ils me rattrapent avant le sommet, alors continue aussi fort que je peux. C’est nickel, ils me reprennent juste avant le “faux sommet”, qui précède une petite descente, où Peter prend la tête, et un peu de montée avant le lac. Sur la fin je lache prise, mais ne me fais pas trop de soucis avec la longue et sinueuse descente qui nous attend.
On fait une belle descente, avec Alex un peu en retrait. De nouveau dans la vallée menant à Taninges, avec une longue ligne droite venteuse, on se relaie bien. Je suis aux anges, pour une première journée c’est le scénario idéal. Je ne me fais pas trop d’illusions sur la victoire, à moins que je puisse tenir avec eux jusqu’à Mégève et qu’ils me l’offrent, mais un podium c’est déja géant. On attaque ce que je pense être un petit col menant à Chatillon. En fait une fois en haut on bifurque à gauche par la route de Flaine qui monte encore sur des kilomètres, et là je commence à vraiment à souffrir. Ils roulent très fort certes, mais moi je manque d’eau depuis un moment – je pensais pouvoir faire l’étape avec deux grands bidons sans m’arrêter, mais la chaleur et l’effort m’ont donné tort. Je leur dis de ne pas m’attendre, et attends avec impatience le prochain ravitaillement. Manque de bol il n’est pas prêt et il n’y a que des gens venus aider leurs équipiers ici. Je continue mon chemin, maintenant il faut absolument que je trouve une fontaine, même si elle est non potable je m’en fous. On redescend direction Sallanches, toujours rien pendant bien 20km. Je regarde les bouteilles plastique vides sur le bas côté, je vois même un distributeur automatique de Coca bien frais, j’ai pas de monnaie!
Enfin après bien 1h sans boire je peux m’arrêter à une fontaine. 800ml dans la gourde plus tout ce que je peux avaler sur place, je ne perds pas 30s. Mais le mal est fait, je finis ma bouteille très vite, et la montée (par de petites routes casse-pattes) sur Mégève est un calvaire. A mi-chemin un gars me rattrape, c’est Jurgen Pansy, je n’essaie même pas de prendre sa roue. Je limite les dégats en espérant que ça n’aura pas de conséquences par la suite. Enfin on arrive presque, cette fois c’est David Polveroni qui arrive par derrière, je donne tout, malheureusement pour lui on arrive dans un petit embouteillage et il n’a pas l’occasion d’essayer de me prendre au sprint. Je finis donc 4e, complètement cuit. Derrière, je ne le sais pas encore, mais les hommes forts de cette course ne sont pas bien loin.
La journée n’est pas finie, pour nous les citoyens moyens qui n’ont pas payé le prix fort pour l’hébergement, le gite est 5km, et 300m de dénivelé, plus haut. Avec le sac à dos de 6kg, en tenue civile. Je laisse pousser un cri de rage, cette montée est interminable. Heureusement le chalet (Margot et Leon) est top et les proprios super sympas, ainsi que les colocataires, dont Craig l’Australien de Londres bavard. Ils nous proposent de faire à manger le soir – excellent avec salade de lentilles, spag bol, fromages, dessert, pain maison et vin rouge! Les chambres sont bien aussi, je suis avec l’équipe Vélo 101 qui me racontent les mésaventures de leur rédac chef, qui a cogné un rétro de voiture dans la descente Joux Plane, doigt et coude cassés.
Mais les sacs ne sont pas arrivés, je dois emprunter des sous pour la navette redescendant sur Megève (faite en stop finalement), histoire de montrer ma bouille sur le podium pour la 1e place par équipes. Et d’avoir une chance de gagner le cadre Look. Pas de chance.
1. Ariya Pounsavath (LAO, Life and Living Bikenet) en 4h10'55"
2. Peter Pouly (FRA, Life and Living Bikenet) en 4h10'58"
3. Jurgen Pansy (AUT, Vars) en 4h17'02"
4. Sylvain Garde (FRA, Life and Living Bikenet) en 4h19'22"
5. David Polveroni (FRA, Uphill Only) en 4h19'28"
6. Rolan Ballerstedt (ALL, Team Radsport Greiner) en 4h20'46"
7. Bastien Froidevaux (SUI, Team FX) en 4h22'24"
8. Antonio Garnero (BRE, Encrenaz) en 4h22'24"
9. Krzysztof Skupke (ALL, Aravis) en 4h22'57"
10. Nico Petzka (ALL, Uphill Only) en 4h24'32"
Etape 2 – Mégève/Val d’Isère, 118km, chrono 95km, 3017m d+, 26.7km/h, 145bpm
Cette fois je peux mettre la superbe tenue de l’équipe.
On nous annonce une pluie certaine aujourd’hui, donc on part habillés en conséquence, de ttes façons même sans pluie il fait bien froid et les tenues longues sont nécessaires. On attaque par le col des Saisies, que je connais aussi pour l’avoir fait à la Time en juin. Ca roule pas mal mais David attaque très fort à mi-montée, je ne suis pas, la journée est longue, mais 4-5 le font. Sur la fin de l’ascension on écrème ce qu’il reste du peloton. On redescend vite, et on entame la longue montée en deux temps du Cormet de Roselend. Avec les nuages et le froid, la vue n’est pas aussi époustoufflante que lors de ma première visite avant l’étape du Tour 2012. On est un bon petit groupe de 5 et je leurs dis qu’il vaut mieux qu’on coopère le plus longtemps possible si on veut espérer ne pas se faire reprendre dans la vallée. Le japonais Yasu (participant des JO de 2004), peine un peu mais passe devant dès qu’il aperçoit son team de photographes, on se marre tous. Un peu plus tard il explose!
Je suis le seul à m’arrêter pour du Coca et de l’eau en haut (on apprend de ses erreurs), mais reprends le groupe facilement dans la descente. L’étape a été tronquée de 6km de montée à cause de travaux, et on arrivera en fait à Tignes. Mais on ne sait pas trop dans combien de km, alors qu’on entame la montée finale. Je me décide à attaquer, espérant un effort de maximum 3km. Au prochain lacet je vois la pancarte “10km” aaarggh, mais je calcule vite que ce ne peut qu’être la pancarte originelle, et qu’il reste en fait 4km. Mon attaque m’a bien fait mal après 105km dans les pattes, et je peine à garder mon avance. L’allemand Ballerstedt (47 ans, et un physique de baroudeur) me dépasse, le suisse Froideveaux (42 ans, ex-pro en Suisse) remonte, suivi par Garnero le brésilien. Les deux allemands Petzka et Skupke sont plus loin derrière. Enfin on arrive, au prix d’un dernier effort (surhumain), on n’était pas loin d’en reprendre deux de l’échappée qui avaient explosé. Je cède une place à David au général et passe 5e.
photos webtvvaldisere:
On remonte de qq km sur Val d’Isère, sous qq gouttes mais rien des orages de pluie annoncés. S’ensuit la nouvelle routine, douche, massage (pas de queue quand on arrive en tête), repas buffet qui dans l’ensemble étaient plutôt pas mal, près d’1h d’attente que le chauffeur du bus se décide à redescendre sur Tignes, environ 1h de repos au logement, retour en bus à Val pour podium, repas à Tignes avec mes compagnons de chambre du soir, Bruno le belge bien sympa et marrant, incollable sur les watts, la VAM et le cyclocross belge, et deux français la cinquantaine passée – le serveur n’est pas bien content qu’on ne prenne pas de vin ou desserts, de l’eau du robinet, des plats simples – du coup il me brûle mon omelette, mais je suis trop crevé pour arguer. A quatre dans une minuscule chambre à l’UCPA, et nos sacs énormes, on se tourne à peine, on décide d’arréter de s’excuser quand on se bouscule. Enfin on finit par s’endormir malgré qq ronflements.
1 89 POULY Peter Ir H <40 Life and Living Bikenet France 08:23:08 03:20:07
2 610 POUNSAVATH Ariya H <40 Life and Living Bikenet Laos 08:23:08 03:28:37
3 245 POLVERONI David H <40 Uphill Only France 08:23:08 03:29:18
4 145 SKUPKE Krzysztof H <40 Aravis Allemagne 08:23:08 03:29:46
5 560 PANSY Jurgen H <40 Vars Autriche 08:23:08 03:31:07
6 495 BALLERSTEDT Roland H 40 49 Team Radsport Greiner Allemagne 08:23:08 03:31:38
7 388 GARDE Sylvain H <40 Life and Living Bikenet France 08:23:08 03:31:46
Etape 3 – Val d’Isère/Serre Chevalier, 164km, 3321m d+, 30.1km/h, 139bpm
Après le ptit dej la navette nous remonte à Val. Elle a 15 min de retard, et j’ai juste le temps de quitter mes jambières et blouson, filer mon sac à dos au camion suiveur, pisser et me placer sur la ligne. Alors qu’ils annoncent le départ à 2min, je me souviens que dans la précipitation je n’ai pas regonflé mes pneus chez Mavic comme chaque matin – c’est surtout l’avant, un boyau Schwalbe en latex, qui perd bien 2 bars par jour, et qui est assez mou. Je sors ma mini-pompe et gonfle frénétiquement, m’arrêtant aux 30s pour ne pas me faire écraser par 550 cyclistes! C’est trop con, mais il a pas mal regonflé, j’aurai juste une drôle d’impression dans les premiers lacets en descente, le temps de s’habituer.
On entame la journée par le col de l’Iseran. Au lever du soleil, grand ciel bleu, c’est magnifique. Après qu’Alex soit parti devant dès le départ (on croyait qu’il partait pisser!), bientôt rejoint par Peter, puis David et Jurgen qui ne les reprendront jamais, je souffre bien à froid dans les deux sens du terme (il fait 5 degrés), mais je me refais une santé après 15min, alors je m’offre une petite accélération en douceur, je prends 100m mais jamais plus, donc je gère à 155bpm, et essaye de profiter du paysage pour une fois, Je garde suffisamment d’avance pour pouvoir m’arrêter au ravito, et entame la descente avec un bien gros peloton mais qui s’étiole. La descente est géniale, mais il fait zéro degré, il y a des nappes de brouillard (un oiseau manque de peu se payer ma roue avant), et ceux qui n’ont pas pris de gants longs s’en mordent les doigts! Moi je suis derrière un gars et la moto ouvreuse, habillé hiver, donc c’est parfait pour les trajectoires.
S’ensuit la montée du Mont Cenis (qui était le nom de mon équipe d’origine), on est donc 6, je me sens ok et fais le bas de la montée en tête. Mais plus haut, je ne sais pas si ça accélère ou si c’est moi qui faiblis, mais j’ai de plus en plus de mal à suivre le train. Je me demande si je n’ai pas trop donné inutilement dans l’Iseran? A la fin je finis par décrocher et ne peux que les voir s’éloigner lentement. A la réflexion et en voyant les temps de montée, j’aurais sans aucun doute dû/pu me dépouiller et m’accrocher au groupe, qui ne m’a mis que 1min15 sur la montée. Ils finissent aussi par rejoindre David et Jurgen qui étaient partis intercalés.
Enfin bon le mal est fait, je vais maintenant devoir me raccrocher au prochain groupe. Dans la descente je suis rejoint par mon coéquipier Nicolas Raybaud, un peu en retrait dans les montées bien qu’il aime bien se montrer en tête de peloton en début d’étape, mais qui descend comme une pierre. Ca remonte un peu et il est laché, je suis avec Stanislas, français de l’équipe concurrente au général. Je m’arrête au ravito en haut et attend Nicolas qq secondes, on fait la descente ensemble et on met un bon moment à rejoindre Stan – à la reflexion j’aurais dû lui dire que je m’arrêtais, pour qu’on roule tous ensemble et limite les écarts de temps, mais tactiquement je pensais qu’il valait mieux le laisser se fatiguer seul pendant qu’on le rejoignait à deux.
Un peu plus loin on rejoint un anglais au profil CLM qui avait attaqué dans la descente, et peut nous être bien utile par la suite .. longue portion annoncée en pente douce montante sur 35km .. en fait c’est plutôt une succession de coups de culs et longues montées douces, sur une route à fort traffic, pas très beau. On voit un assez gros groupe qui nous a presque rejoints dans la descente, je pense un moment les attendre, mais après la première montée ils sont distancés, alors on avance. L’anglais prend de bons relais sur le plat, je fais toutes les montées aidés par Stan, et Nico reste derrière – je pense qu’il a envie d’attaquer dans le prochain col, l’Echelle, alors je laisse faire.
Mais dès les premières pentes je vois que Nico est à la dure, comme l’anglais. Alors je prends la roue de Stan et ne la quitte plus, espèrant un retour de Nico, mais Stan roule bien fort. J’avais pris le soin de me faire des fiches collées sur le cadre avec les distances, denivellés et temps d’ascension des cols, mais pour celui là je me suis complètement planté. Il est deux fois plus haut et long que ce à quoi je m’attendais, et me semble interminable. Nico n’est pas trop loin derrière, et il réussit à nous recoller dans la descente. On finit l’étape à trois, se relayant à parts égales, Nico et moi on se paye même un petit jeu d’équipe, avec doubles attaques sur Stan, qui me semblait avoir des crampes, mais répond à tout. On fait quand même le final, sur le plat, au sprint pour le fun. Au final un peu déçu d’être derrière les autres, qui nous mettent 12min, mais content de cette petite fin d’étape où on a mis du temps sur ceux derrière. Je finis donc 13e et perds une place au général, 9e.
Encore une fois la journée n’est pas finie. Redescente à vélo, ceux qui connaissent la ville – grosse montée à 14%!, pas un rat au lycée, on repart sur une autre adresse, celle marquée sur nos cartes, qui en fait n’est pas la bonne, on repart au lycée, qui était bien la bonne, les bagages ne sont pas là, trop tard pour moi pour aller au podium, une fois installés on est bien à part la colonie de jeunes qui fera du raffut toute la soirée, on se retape la montée à pied après le briefing et apéro quotidiens au casino, et un repas au centre ville.
Etape 4- Briançon/Pra Loup, 109.5km, 2785m d+, 28.1km/h, 140bpm
On attend ceux qui redescendent de Serre en convoi et ont bien dû se peler, et on attaque par l’Izoard. Encore de magnifiques paysages de bon matin. L’échappée matinale est lancée, David part flanqué d’Alex et Peter. Alex perd sa chaine, mais se reprend vite. Encore une fois pas la peine d’essayer de suivre, car ce serait pour se faire lacher pas bien loin après. Mais je suis bien, et le bon groupe de 7 “usual suspects” se détache une fois encore le temps d’arriver au sommet, on a même Jurgen, que je n’avais même pas reconnu, avec nous – une bonne heure d’ascension quand même, et la même chose nous attend après la descente!
Antonio, KS, Nico, Roland
Nico, Jurgen
Bastien, Antonio
Jurgen parvient à se détacher dans les petites montées surprises après le sommet, Peter a distancé Alex et David et entame une montée de Vars à bloc (il nous met près de 6min). Nous ça monte mais de moins en moins fort, je suis bien mais je sens les autres fatigués de leur étape de la veille. On arrive dans des passages avec fort vent de face, l’allure passe au pas, je dois freiner à un moment. Là je me dis qu’il y a un coup à jouer dans le final. Je passe la descente puis la longue plaine à planifier mon attaque et minimiser mes efforts, prenant des relais sans appuyer, me mettant bien le nez dans le guidon, mangeant, vidant mon bidon de toute eau superflue.
Enfin on passe le tapis de timing de la montée sur Pra Loup, et j’attaque à bloc. Mais Roland est incroyable, il a vite fait de me rejoindre et me dépasser, Bastien arrive ensuite et ils partent ensemble, je ne peux rien faire. Nico et Krsystzof ont laché, mais Antonio me revient dessus et suce ma roue pendant 5min. Il finit par m’attaquer, et je dois me résoudre à finir 4e sur 6 après mon attaque, et 8e de l’étape en perdant plus d’1min.
On est logés en bas à Barcelonette pour deux nuits, donc encore une fois pas de podium pour moi, mais l’internat est super bien, grandes chambres toutes neuves, c’est juste un peu l’escalade, dangereuse, pour descendre des lits! Briefing sur place et repas en ville, cette fois avec un groupe d’anglais et autres nationalités habitant à Londres. Mon voisin de chambre arrive bien plus tard, avec sans doutes qq pintes en lui (un anglais), c’est un gros ronfleur, impossible de dormir, je dois descendre mon matelas à 23h, et dormir dans le corridor de la chambre près de nos lavabos.
1 89 POULY Peter Ir H <40 Life and Living Bikenet France 08:26:09 03:37:25
2 610 POUNSAVATH Ariya H <40 Life and Living Bikenet Laos 08:26:09 03:45:46
3 245 POLVERONI David H <40 Uphill Only France 08:26:09 03:46:04
4 560 PANSY Jurgen H <40 Vars Autriche 08:26:09 03:48:03
5 495 BALLERSTEDT Roland H 40 49 Team Radsport Greiner Allemagne 08:26:09 03:51:29
6 476 FROIDEVAUX Bastien H 40 49 Team FX les Mardistes Suisse 08:26:09 03:51:38
7 240 GARNERO Antonio H <40 Encrenaz Bresil 08:26:09 03:52:21
8 388 GARDE Sylvain H <40 Life and Living Bikenet France 08:26:09 03:52:37
9 145 SKUPKE Krzysztof H <40 Aravis Allemagne 08:26:09 03:52:56
10 243 PETZKA Nico H <40 Uphill Only Allemagne 08:26:09 03:54:55
11 340 LAMB John H <40 L Equipe Lanterne Rouge Royaume Uni 08:26:09 03:55:34
Etape 5 – contre la montre Cime de la Bonnette, 23.3km, 1520m d+, 17.6km/h, 159bpm
Grasse matinée prévue mais je suis réveillé avant 7h par le ronfleur, qui est dans les profondeurs du classement et doit partir à 9h (12h22 pour moi). Pas trop grave, j’ai faim et préfère prendre un bon ptit dej, suivi d’une “collation” comme ils disent dans les magazines vélo vers 11h. J’ai eu le temps de laver mes tenues la veille, et peux m’occuper du vélo et tout le bins en toute tranquilité, avec vue sur la montagne ensoleillée, ça change. Pas de boyau de rechange, pompe ou outil aujourd’hui, c’est 100% light et que sera sera!
Les écarts se sont creusés au général, Nico P en 8 est à 5min30 devant, et je suis 4min devant Antonio. Au briefing j’ai demandé s’il y a une règle pour le drafting, on me répond que non, donc ça risque d’être intéressant tactiquement sachant qu’on part toutes les 30s!
Enfin je me dirige vers Jausiers pour le départ, il fait très chaud et je garde ma 2e bouteille alors que je n’en prévoyais qu’une, et il me tarde de prendre un peu d’altitude pour qu’il fasse plus frais. Enfin à l’heure fatidique je m’élance, vraie rampe de chrono, ça part pas trop pentu sur la plaque, on en a pour près d’1h30 mais c’est difficile de se contenir! J’ai Antonio en ligne de mire, et en 5 min Bastien me revient dessus, je laisse faire et prend sa roue, on a tôt fait de reprendre Antonio, en fait on commence à se retrouver comme sur une étape normale!
Enfin on sent bien que Bastien est le plus fort, et Antonio à la peine. Je me dis qu’il faut que je tienne le plus longtemps possible, alors qu’on remonte des coureurs, et qu’Antonio lache prise. Derrière, personne ne nous reprend .. sauf Peter, parti 2min40 derrière, et qui me passera plus tard comme un avion.
A peu près aux deux tiers je suis presque dans le rouge, et dois me résoudre à finir à mon rythme, qui sera 2min40 plus lent que Bastien. Je me sens tout de suite mieux, je remonte de plus en plus de monde, la montée est interminable mais je gère, pensant un peu au lendemain. J’entame la portion de replat, à fond sur la plaque, devant doubler des voitures, puis la portion dure finale. On ne voit pas le bout, c’est horrible je manque d’air, mais l’euphorie de passer la ligne est immense, et le panorama en haut est hallucinant, on est vraiment sur le toit du monde, 1550m d’ascension, 2800m d’altitude, c’est peut être mieux que le Ventoux.
On se félicite tous, on prend des photos, on profite du paysage, avant d’entamer la redescente – c’est là que ça se gäte pour moi ..
Avec Nicolas on a trainé et on est les derniers à redescendre, je n’ai pris qu’un journal et dois pédaler fort pour me réchauffer. Je remarque que mes freins, que j’ai à peine utilisés aujourd’hui, couinent pas mal, ça sent le glaçace, et me promets de passer les patins au papier de verre le soir. J’ai pris de l’avance et arrive à la première grosse épingle à cheveux, où un couple de vieux cyclos stationne sur la route en plein dans la corde, je dois passer entre eux et un motard qui monte, je leur crie dessus.
Ensuite je ne sais plus trop si je suis déconcentré, si j’arrive trop vite ou si mes freins ne répondent pas assez (probablement une combinaison des trois), mais ça enchaine direct sur un pif-paf gauche/droite si serré que je suis sur le point de sortir de la route avant même de m’en apercevoir, et rien à faire. Je passe dans de gros graviers puis direct dans des rochers pointus, j’essaie de freiner mais c’est peine perdue. Ca doit durer au plus 2sec mais j’ai le temps d’imaginer le pire, surtout que ça descend encore plus un peu plus bas, je me vois passer par dessus le vélo. C’est quand ma roue avant (full carbon) explose litéralement et se bloque dans la fourche, que je dois enfin ralentir un peu, je tombe sur le côté mais pas bien vite, me relève tout de suite faire signe à Nicolas et un motard de l’orga qui arrive derrière.
Encore sous le choc, je m’explique et lui dis que ça va, que j’irai me faire examiner par les docteurs mais une fois en bas. La voiture de suiveurs de Roland s’est arrêtée, et me propose de me descendre. Je me sens bizarre, vert de rage d’avoir pu faire une telle erreur, détruit ma roue, et peut-être mes chances de finir la course (mon bras et poignet me lancent pas mal maintenant), et enfin de ne pas pouvoir faire cette longue descente en vélo, mais heureux d’être encore en un morceau. En bas on me couvre d’alcool, je dois ensuite faire 500m pour récupérer mon sac, j’en profite pour tester la jambe, aussi touchée, en courant, tout va bien pas de douleurs. Le bénévole bien sympa me ramène au lycée (il gardera ma roue et la passera à Mavic pour qu’ils démontent le moyeu DT, qui me fera un souvenir le lendemain), j’ai à peine le temps de me doucher pour repartir 2km plus loin pour le repas, qui ferme à 16h.
Là je réussis à trouver qqn qui remonte en voiture à Pra Loup, où je compte demander à Mavic une roue de prêt. On a aussi la charge du vélo d’un anglais, qui m’avait demandé une cartouche co2 le premier jour (qu’il a remplacée), que j’ai vu remplacer son boyau arrière chaque matin depuis deux jours, et qui semble avoir monté une cassette Miche 11 vitesses sur un moyeu 10 vitesses, avec des espacements inégaux entre les pignons. Tu m’étonnes que ses vitesses passaient mal! Il y a la queue pour les roues Mavic, enfin juste un autre gars, de bien 90kg, qui lui a délaminé le flanc de sa roue carbone, et qui semble avoir du mal à accepter que sa jante est bonne pour la poubelle! Le gars Mavic m’explique qu’ils ont perdu une trentaine de roues l’an dernier, que certains leurs laissent leur vieilles roues pourries, et “oublient” de rendre les bonnes après la course. Moi je n’ai même pas la mienne, mais lui explique que je suis dans l’équipe de Peter, et que je ne vais pas m’amuser à lui chourrer une roue, tout de suite ça passe mieux!
Après toutes ces émotions il me reste le temps pour une petite bière blanche bien méritée, au stand BV Sport avec Alex, trop cool lui aussi, qui me redescendra ensuite avant de repartir pour Lyon, avant le podium. Je lui laisse ma casquette, rose vif gagnée (l’autre jour c’était une veste Val d’Isère taille L, qui cherche toujours preneur), pour sa petite fille. Je pense arriver à temps pour la fin du briefing, mais pour une fois il était à l’heure, et j’arrive alors qu’il se termine. Et ce soir on est pas à la fête, contrairement aux canapés traiteur de Briançon, c’est cacahuètes et Coca tiède. Les français on pris des sandwiches au supermarché, les anglais sont en ville (briefing anglais avant le français), je pars les rejoindre mais ne les trouverai pas. J’ai même pas tellement faim ayant mangé à 16h, mais ai envie d’une bonne pizza tartiflette, alors m’en farçis une tout seul, je ne tarde pas à le regretter, et rentre avec l’estomac bien lourd. Cette fois je peux dormir par terre, mais dans la chambre des deux voisins.
Au final je reprends une place à Petzka qui n’est pas bien suite à problème digestif, et creuse l’écart avec Antonio. Yasu a fait une belle montée, et les autres hommes forts ont confirmé, Skupke étant un peu moins bien.
1 89 POULY Peter <40 France H 1 Life and Living Bikenet 01:05:28 +
2 610 POUNSAVATH Ariya <40 Laos H 2 Life and Living Bikenet 01:13:45 + 00:08:17
3 495 BALLERSTEDT Roland 40-49 Allemagne H 1 Team Radsport Greiner 01:15:10 + 00:09:42
4 245 POLVERONI David <40 France H 3 Uphill Only 01:16:09 + 00:10:41
5 476 FROIDEVAUX Bastien 40-49 Suisse H 2 Team FX les Mardistes 01:16:20 + 00:10:52
6 560 PANSY Jürgen <40 Autriche H 4 Vars 01:16:36 + 00:11:08
7 526 TASHIRO Yasutaka <40 Japon H 5 TAUGE JAPAN 01:17:39 + 00:12:11
8 493 SCHMIDLIN Thomas <40 Suisse H 6 Team Lavaux 01:18:32 + 00:13:04
9 388 GARDE Sylvain <40 France H 7 Life and Living Bikenet 01:18:59 + 00:13:31
10 145 SKUPKE Krzysztof <40 Allemagne H 8 Aravis 01:20:05 + 00:14:37
11 340 LAMB John <40 Royaume-Uni H 9 L Equipe Lanterne Rouge 01:20:21 + 00:14:53
12 241 RICHARD Stanislas 40-49 France H 3 Uphill Only 01:20:25 + 00:14:57
13 510 BEATTIE Dave 50-59 Royaume-Uni H 1 Team Tarentaise 01:21:26 + 00:15:58
14 615 BETTE Jean-christophe <40 France H 10 Iseran 01:21:31 + 00:16:03
15 402 MCKINLEY Nicholas <40 Royaume-Uni H 11 Pente14 01:21:46 + 00:16:18
Etape 6 – Pra Loup/ Auron, 134.7km (descentes neutra), 3345m d+, 27.7km/h, 141bpm
Une fois encore, le seul avantage de résider dans la vallée, c’est qu’on ne se paie pas la descente glaciale en convoi de bon matin, et qu’on peut rester un peu plus au lit. Aujourd’hui j’ai décidé de faire profil bas, j’ai une petite douleur musculaire dans la cuisse où je suis tombé, l’étape et longue et ardue. Mais le premier col, la Cayolle, est roulant au début, et le train imposé devant est suivable. Qui plus est, les deux grosses descentes sont neutralisées, et il convient donc de faire de bonnes montées. Je tiens sans problème, me sentant mieux que prévu. Sur la fin je m’attends à des attaques de toutes parts avant le tapis de timing, mais rien on passe le sommet au même train.
Descente cool au début, puis tout à coup sur un faux plat descendant ça part à fond devant, bon dieu ils attaquent dans la partie neutralisée les salauds! Attention il va y avoir des cassures! Je suis bien placé et laisse de gros rouleurs me remonter vers la tête, sans paniquer, Peter revient après avoir quitté ses jambières, et là je suis définitivement rassuré. Un peu plus bas ça ralentit enfin, il y en a derrière qui doivent avoir eu chaud s’ils ont réussi à nous recoller.
Ensuite Valberg, encore une longue montée pas trop dure, là on n’est plus qu’une douzaine, je prends des relais avec Peter et Alex, c’est bon d’être dans la tête de course pour une fois, même si je sens que ces deux-là sont loin de rouler à fond. Deuxième descente neutralisée, celle-là devrait être bien dangereuse en course, avec ses petits parapets protégeant du gouffre, et éboulements de roches.
S’ensuivent plus de 20km dans une vallée montante (on gagne qd mm plus de 500m), là j’ai oublié de noter les détails de la dernière montée, mais je m’attends à un truc de 1000m, alors qu’elle n’en fera que 500, en plus le dénivellé annoncé est surestimé. Peter me dit qu’il faut tenter qq ch avant la montée finale, je pars en solo mais suis repris en 2min. Plus haut un gros contre à 3 part suite à une attaque de Cyril Tiné. J’attends un peu puis donne tout pour les rejoindre, avec la bénédiction de Peter qui reste derrière. J’arrive tant bien que mal à leur recoller, avec cet étrange mélange de désespoir suivi du réconfort lorsqu’on arrive par derrière, et qu’on se promet une bonne séance de repos bien méritée. L’ennui c’est que même derrière ça roule trop fort, surtout depuis qu’Alex, qui nous a aussi rejoint, prend un relai qui finit de m’achever, lui qui voulait rouler pour moi! C’en est fini pour moi, je décroche et attends les autres. Un peu plus loin on reprend Cyril, cramé lui aussi.
David, qui n’est qu’à deux minutes de Jurgen qui est dans le groupe, nous fait quasiment tout le reste de la vallée devant .. bizarre, mais il dira ensuite n’avoir pas forcé, et senti que Jurgen n’était pas trop bien. Il réussit ensuite à se détacher dans le final. Devant, les 4 costauds se tirent la bourre dans la montée, alors que Peter, qui a demandé un écart en bas (3min il me semble!) les rejoint! Tous à bout, ils décident de passer la ligne main dans la main, un moment fort, dommage de ne pas pouvoir avoir pu en être. Moi je donne ce qu’il me reste dans la montée, je parviens à distancer Yasu puis Jurgen, je crois d’abord finir 7e, mais plusieures heures plus tard on apprend que Skupke, victime d’ennuis intestinaux et qui a fait 3 pauses caca, me devance – il a mis plus de 2h sur les parties neutralisées contre 45min pour nous, et a fait tout le reste tout seul – Valberg 50s plus rapide, et Couillole dans le même temps – incroyable!
Nico P quant à lui, toujours malade finit 193e à 50min, et disparait du top 10.
1 476 FROIDEVAUX Bastien 40-49 H 1 Suisse Team FX les Mardistes 04:31:17 00:49:18 03:42:00
2 89 POULY Peter <40 H 1 France Life and Living Bikenet 04:31:18 00:49:13 03:42:06
3 240 GARNERO Antonio <40 H 2 Brésil Encrenaz 04:31:17 00:49:07 03:42:11
4 610 POUNSAVATH Ariya <40 H 3 Laos Life and Living Bikenet 04:31:18 00:49:05 03:42:14
5 495 BALLERSTEDT Roland 40-49 H 2 Allemagne Team Radsport Greine 04:31:17 00:48:53 03:42:25
6 145 SKUPKE Krzysztof <40 H 4 Allemagne Aravis 05:57:26 02:13:40 03:43:47
7 245 POLVERONI David <40 H 5 France Uphill Only 04:33:37 00:49:01 03:44:36
8 388 GARDE Sylvain <40 H 6 France Life and Living Bikenet 04:34:50 00:49:13 03:45:37
9 560 PANSY Jürgen <40 H 7 Autriche Vars 04:35:08 00:48:50 03:46:18
10 526 TASHIRO Yasutaka <40 H 8 Japon TAUGE JAPAN 04:36:38 00:49:03 03:47:35
11 241 RICHARD Stanislas 40-49 H 3 France Uphill Only 04:37:21 00:48:16 03:49:05
12 16 GRANGIER Germain Jour H 1 04:43:00 00:49:08 03:53:52
Je récupère mon moyeu-souvenir chez Mavic, puis descente en vélo sur St Etienne après le massage pour y découvrir notre dernière demeure, et pas des moindres – un gymase – et nos lits, des matelas de gym. J’arrive dans les premiers et colle mon sac de couchage, façon vacancier allemand à la plage, sur un des plus épais. Remontée en bus, podium, briefing, apéro bien garni en nourriture et nouvelle bière pour moi, descente en bus, repas avec les français/belge. Un petit boui boui qui ne paie pas trop de mine mais sort le grand jeu façon restau à la mode, mais bien garni. J’ai tout juste faim pour une salade niçoise après ce que j’ai mangé en haut. Enfin je goûte qd mm les profiterolles des deux qui en ont commandé, et n’arrivent pas à les finir – elles sont bien “maison” comme dans le menu, mais “grosses comme une maison”.
Au gymnase ça ronfle déja de concert, mais la taille de la salle étouffe plutôt les bruits, et je dors pas trop mal – jusqu’à 4h, où les bénévoles commencent bruyamment à préparer le ptit dej, que j’ai prévu à 5h30! Y a des douches, mais elles sont bouillantissimes!
Etape 7 – Auron/Nice, 138.4km, 40.4km chrono, 1054m d+, 31.1km/h, 154bpm
La veille au briefing on nous a prévenus des modifs imposées par le préfet pour cette étape, dues au très mauvais temps annoncé. Aut total il n’y aura donc que 40km chronométrés sur le col de Vence, et le col de St Martin, dernière grosse difficulté de la semaine, sera escamoté par un raccourci. Ce qui nous donne donc pour commencer: 64km neutralisés, en descente (quasiment tout fait en roue libre, 1500m de d- pour juste 100m de d+), dans le froid, à 28.5km/h de moyenne derrière convoi de voitures et motos.
Dans ces conditions les arrêts-pipi deviennent très fréquent. Je suis parti dans le sas des 75 premiers, mais à mon deuxième arrêt un des motards m’interdit de rejoindre l’avant et m’impose de rester dans le groupe suivant. Ca rigole, je vais vite comprendre pourquoi. Le motard est du type hyper zélé psychoteur, ça n’arrête pas d’essayer de partir du groupe comme de vraies attaques, mais à chaque fois ledit motard est à l’affut, gesticulant et manquant plusieurs fois de forcer à la chute les coureurs trop pressés. On se marre bien pendant ces longs kilomètres, mais comme on approche de la fin de la descente ça devient limite dangereux et je fais bien gaffe d’éviter tout danger de chute.
Enfin on arrive au point de départ du chrono, après qu’on aie enfin pu rejoindre les avants postes. Et là ça part comme un boulet de canon, c’est une course de côte ce truc ou quoi?! On est sur du 4-5-6% et bien à 30km/h, un train d’enfer et je suis déja dans le rouge. Malgré ça Peter parvient à s’extirper du groupe, et il n’y a que Froideveaux pour le suivre. On les perd de vue, et on arrive à une intersection, où le fléchage indique (correctement) de continuer tout droit, mais où un officiel nous saute devant en nous criant de prendre à droite.
On rebrousse chemin des 10m qui nous ont pris pour s’arrêter, je mets un peu plus de temps que ceux devant car je n’ai pas bien compris ce qui se passait et aimerais bien être sûr, mais comme tout le monde repart je suis, aargh les gars ne nous ont pas attendus et Antonio est bien 100m devant moi maintenant. Ca continue de monter mais 1km plus haut une voiture officielle nous rattrape en nous criant de faire marche arrière. Evidemment ceux qui sont plus devant (pas plus de 150m selon Strava) mettront qq moments de plus à s’en rendre compte, et nous on ne sait pas trop quoi faire, si l’étape va tout bonnement être neutralisée ou pas, on roule sans forcer, ayant rejoint un groupe de derrière. Mais à peine deux minutes plus tard on voit Roland et sa troupe rappliquer, l’air bien enervé, et qui prend les devants au même train qu’avant, alors je me joins à lui.
Là je ne sais plus trop où je suis, on atteint un sommet et ça redescend, je ne sais pas si c’était le col de Vence, combien de km ou de montée il reste, tout ce que je sais c’est qu’il faut continuer à pédaler! Ca remonte de nouveau et on rattrape groupe après groupe, dont certains tentent de nous recoller dessus. Roland fait la plupart du bouleau, Jurgen a repris du poil de la bête sentant peut être qu’il y a qq chose à faire avec David encore derrière. Je les aide un peu, mais suis limite, je me dis qu’il ne reste plus que qq km d’efforts pour la semaine, mais je finis par lacher les deux, juste avant qu’ils ne rejoignent un gros groupe. Un peu de bol pour moi, car ils peinent à le remonter et restent un moment dedans, moi j’arrive par derrière et peux souffler un peu à l’abri, avant de me sentir mieux et de les rejoindre devant.
Ca ne monte plus trop et le groupe nous colle dessus sans rien faire, c’est énervant. Je n’ai pas l’intention de les trainer jusqu’à l’arrivée et passe devant en accélérant alors que la pente s’accentue en faisant un signe à Roland, c’est très efficace et nous voilà débarrassés d’eux. Il reste en fait un groupe à reprendre, on restera avec eux jusqu’à la fin car la route est maintenant quasi-plate, et le géant rouleur du team de Roland nous ouvre la route. Enfin on arrive au panneau 1km, ça semble donner des ailes à certains qui doivent s’attendre à un sprint sur le plat .. hé hé on m’avait renseigné sur la fin la veille, où il faut repasser le petit plateau pour deux bosses finales à 7-8% .. je les laisse partir confiant, puis enclenche mon sprint en montée, ça fait mal mais c’est trop bon, je les reprends un par un, sauf un qui a une bonne avance .. passe la ligne en 2e, va pour le féliciter et me rends vite compte que c’est Karim Amour, avec qui j’avais un peu discuté avant une précédente étape. Il n’a pas perdu sa gnaque!
Bastien et Peter n’avaient pas été aiguillés dans la mauvaise direction et font donc 1 et 2. C’est la confusion à l’arrivée, on annonce un temps de 6min qui sera déduits à ceux qui ont perdu du temps, je leur fais confiance et ne m’attarde pas trop, redescente cool sur Vence, arrêt médaille/bière le temps de se regrouper, puis 30km en convoi, avec sac à dos pour moi, direction Nice. On sent bien l’émotion et la satisfaction chez tout le monde, on prend des photos, Karim sort une mini bouteille de champ de son maillot, Peter la fait mousser, j’en prends plein la poire. Enfin on arrive à Nice, on n’a pas eu de pluie ou rien mais les orages ne sont pas loin, et la pluie tombera plus tard dans la soirée.
Le podium est juste après, on s’en sort plutôt bien avec une paire de roues et chaussures Mavic pour la première équipe, plus une magnifique coupe en toc estampillée Christian Estrosi (??), séances de photos, Peter me remercie car il n’est pas sûr que l’on aie gagné sans moi (Nicolas finit 21e, et les Uphill de David/Nico/Stan ne sont pas loin derrière et me laisse la tenue, reste maintenant plus de 5h à tuer le temps avant le buffet du soir, je vais au massage, démonte mon vélo pour la housse, erre dans Nice qui n’est vraiment pas bien chouette surtout le front de mer, mange un peu partout, et finit sur un banc avec un bon coup de barre. Enfin on va au chateau qui domine la ville, un peu d’alcool et beaucoup de bouffe, cérémonie de clôture, là je vois les résultats qui me donnent 37e, derrière des gars de groupes plus lents qu’on a repris, je trouve Jean-François l’orga qui me dit de lui faire un mail, que je ferai le lendemain. On vient juste de me répondre que c’était fait, mais je ne vois pas encore de changement aux fichiers pdf.
1 476 FROIDEVAUX Bastien 40-49 H 1 Suisse Team FX les Mardistes 01:11:44 +
2 89 POULY Peter <40 H 1 France Life and Living Bikenet 01:11:45 + 00:00:01
3 560 PANSY Jürgen <40 H 2 Autriche Vars 01:15:05 + 00:03:21
4 485 HØGLUND Espen <40 H 3 Norvège Team Kjekkas 01:15:05 + 00:03:21
5 495 BALLERSTEDT Roland 40-49 H 2 Allemagne Team Radsport Greiner 01:15:05 + 00:03:21
6 240 GARNERO Antonio <40 H 4 Brésil Encrenaz 01:16:12 + 00:04:28
7 98 ROUX Jean-pascal 40-49 H 3 France Team Scott Vélo101 Risoul 01:16:16 + 00:04:32
8 318 BADT ABAD Juan Pedro <40 H 5 Espagne Uphill Only 01:16:23 + 00:04:39
9 245 POLVERONI David <40 H 6 France Uphill Only 01:16:23 + 00:04:39
10 402 MCKINLEY Nicholas <40 H 7 Royaume-Uni Pente14 01:16:24 + 00:04:40
11 145 SKUPKE Krzysztof <40 H 8 Allemagne Aravis 01:16:25 + 00:04:41
12 480 FRIDELANCE Mike 40-49 H 4 Suisse Team FX les Mardistes 01:16:25 + 00:04:41
13 136 ALTHERR Philippe <40 H 9 Suisse Alpine Psyclists 01:16:25 + 00:04:41
14 99 FERAUD Nicolas <40 H 10 France Team Scott Vélo101 Risoul 01:16:25 + 00:04:41
15 529 ZAPRYAGAEV Sergey 40-49 H 5 Russie Télégraphe 01:16:26 + 00:04:42
16 100 CHEYLAN Stéphane 40-49 H 6 France Team Scott Vélo101 Risoul 01:16:26 + 00:04:42
17 148 CARRIERO Richard 40-49 H 7 Suisse Bikes Brigade Compressport 01:16:26 + 00:04:42
18 545 TINÉ Cyril <40 H 11 France Tribike compressport 01:16:27 + 00:04:43
19 137 MISHCHENKO Oleksiy <40 H 12 Ukraine Alpine Psyclists 01:16:27 + 00:04:43
20 610 POUNSAVATH Ariya <40 H 13 Laos Life and Living Bikenet 01:16:28 + 00:04:44
21 486 TORP-HANSEN Dag <40 H 14 Norvège Team Kjekkas 01:16:31 + 00:04:47
22 489 KAMERZIN Stéphane 40-49 H 8 Suisse Team Lavaux 01:16:41 + 00:04:57
23 326 BOUVIER Benjamin <40 H 15 Suisse Uphill Only 01:17:32 + 00:05:48
24 355 NAGTEGAAL Casper <40 H 16 Pays-Bas Lautaret 01:18:17 + 00:06:33
25 296 MORRIN Hamish 40-49 H 9 Nouvelle-Zélande Guadalupanos 2 01:19:39 + 00:07:55
26 538 VAN WEZEL Pieter <40 H 17 Afrique du Sud Thames Professionals CC 01:20:15 + 00:08:31
27 88 SELTMANN Matthias <40 H 18 Allemagne Team Radsport Greiner 01:20:30 + 00:08:46
28 139 LENGYEL Christian <40 H 19 Autriche Aravis 01:20:38 + 00:08:54
29 572 MCKILLOP Mark <40 H 20 Royaume-Uni Vicious Cycle International 01:20:41 + 00:08:57
30 277 CURTIS Scott <40 H 21 Australie Grimpeurs Sydney 1 01:20:49 + 00:09:05
31 544 RICHERT Florian <40 H 22 Suisse Tribike compressport 01:20:52 + 00:09:08
32 51 AMOUR Karim <40 H 23 France Team 91 01:20:54 + 00:09:10
33 299 RIVAS Ramon <40 H 24 Mexique Guadalupanos1 01:20:55 + 00:09:11
34 431 DUFFY Thomas <40 H 25 Irlande Hibernia 01:20:56 + 00:09:12
35 297 BO Roberto <40 H 26 Mexique Guadalupanos1 01:20:57 + 00:09:13
36 531 PRIBELA Matus <40 H 27 Slovaquie Télégraphe 01:20:57 + 00:09:13
37 388 GARDE Sylvain <40 H 28 France Life and Living Bikenet 01:20:57 + 00:09:13 [ou plutôt + 00:03:13]
Enfin une soixantaine prend le bus à 22h30 direction Genève – encore une mauvaise nuit avec le chauffeur qui s’arrête toutes les 2h. A l’arrivée je suis comme un zombie, Stan me dépose à la gare, Cyril mon pote passe me prendre et je finis de déjeuner avec sa cops et son petit de 8 mois, retour à la gare direction Lyon, je devrais dormir mais suis trop content de retrouver l’usage de mon téléphone, déchargé depuis 24h, et passe le voyage dessus.
En conclusion une expérience inoubliable, une ambiance au top, l’organisation au top malgré qq couacs inévitables, des paysages de rêve qui m’ont donné envie de refaire le parcours en version touriste, du respect pour tous les coureurs (et 17 coureuses!) qui pour certains passent chaque jour deux fois plus de temps que nous en selle, Christian qui fait le doublé Alpes/Pyrennées sur une jambe et un bras (il doit s’arrêter en montée pour boire),
les 12 qui se sont fait piquer leur vélo à l’hôtel et ont pu continuer pour la plupart, ceux qui finissent devant et derrière moi et avec qui j’ai pris un énorme plaisir à me défoncer (ça va être dûr de s’entrainer seul les premiers jours maintenant), et bien sûr merci pour les encouragements sur le forum tout au long de la semaine, etc etc.
Classement final
1 89 POULY Peter <40 1 France Life and Living Bikenet 22:07:12 +
2 610 POUNSAVATH Ariya <40 2 Laos Life and Living Bikenet 22:37:07 + 00:29:55
3 245 POLVERONI David <40 3 France Uphill Only 22:57:57 + 00:50:45
4 560 PANSY Jürgen <40 4 Autriche Vars 23:00:11 + 00:52:59
5 476 FROIDEVAUX Bastien 40-49 1 Suisse Team FX les Mardistes 23:09:28 + 01:02:16
6 495 BALLERSTEDT Rolan 40-49 2 Allemagne Team Radsport Greiner 23:09:52 + 01:02:40
7 145 SKUPKE Krzysztof <40 5 Allemagne Aravis 23:19:17 + 01:12:05
8 388 GARDE Sylvain <40 6 France Life and Living Bikenet 23:35:56 + 01:28:44
9 240 GARNERO Antonio <40 7 Brésil Encrenaz 23:37:01 + 01:29:49
10 241 RICHARD Stanislas 40-49 3 France Uphill Only 24:02:49 + 01:55:37
11 402 MCKINLEY Nicholas <40 8 Royaume-Uni Pente14 24:05:40 + 01:58:28
12 98 ROUX Jean-pascal 40-49 4 France Team Scott Vélo101 Risoul 24:07:19 + 02:00:07
13 545 TINÉ Cyril <40 9 France Tribike compressport 24:15:24 + 02:08:12
14 340 LAMB John <40 10 Royaume-Uni L Equipe Lanterne Rouge 24:19:52 + 02:12:40
15 489 KAMERZIN Stéphane 40-49 5 Suisse Team Lavaux 24:20:37 + 02:13:25
16 510 BEATTIE Dave 50-59 1 Royaume-Uni Team Tarentaise 24:24:03 + 02:16:51
17 493 SCHMIDLIN Thomas <40 11 Suisse Team Lavaux 24:26:40 + 02:19:28
18 136 ALTHERR Philippe <40 12 Suisse Alpine Psyclists 24:35:52 + 02:28:40
19 526 TASHIRO Yasutaka <40 13 Japon TAUGE JAPAN 24:38:22 + 02:31:10
20 243 PETZKA Nico <40 14 Allemagne Uphill Only 24:38:57 + 02:31:45
21 604 RAYBAUD Nicolas <40 15 France Life and Living Bikenet 24:43:27 + 02:36:15
1 Life and Living Bikenet 68:20:15
2 Uphill Only 70:37:26
3 Team Radsport Greiner 73:47:48
4 Team FX les Mardistes 75:31:39
5 Team Scott Vélo101 Risoul 75:34:13